Anecdotes I.T.

Souris, bug, spam, captcha, webcam… Des mots et des technologies que nous connaissons tous … mais quelles sont les origines de ces mots informatiques ?

Origines lexicales et/ou origines technologiques …. Partons à la découverte de ce vocabulaire …

J’ai nommé cette page ‘Anecdotes I.T.’ car, volontairement, je n’utilise pas ici de termes ‘techniques’ et je cite uniquement la ‘petite histoire’ de l’origine de certains de ces mots.

Faisons donc un petit point sur différents termes utilisés couramment dans le monde informatique …

> La souris

En 1967, Douglas Engelbart a inventé la toute première souris d’ordinateur.

À l’époque, elle était en bois, elle était rectangulaire et comportait un petit bouton en haut à droite. Il l’a appelée ‘souris’ parce que le cordon qui sortait de son dos lui rappelait les petits rongeurs.

Il faut noter le côté très innovateur et surtout très précurseur de cette invention … Rappelons que le premier IBM PC date de 1981 … et rappelons aussi que que la première machine pouvant être ‘considérée’ comme un PC (ou plus précisément du premier ordinateur commercial) date de 1973 (Société française R2E : le Micral N).

A compter de cette date d’invention, la souris la plus connue au monde (Mickey Mouse) devait désormais se résigner à partager sa popularité avec cet objet …

A noter : Douglas Engelbart (1925 – 2013) est un ingénieur américain, un inventeur et un pionnier de l’informatique. Il est donc célèbre pour avoir inventé la souris, mais aussi pour ses travaux sur le développement de l’interface homme-machine et pour avoir participé aux développements du système hypertexte, des réseaux informatiques et des premières interfaces graphiques (GUI).

> Le bug

Pour commencer, je rappelle que le mot ‘bug’ en anglais se traduit le plus généralement en français par ‘insecte’, ‘punaise’, microbe’, …

Selon le dictionnaire ‘Larousse’, le bug est un « Défaut de conception ou de réalisation d’un programme informatique, qui se manifeste par des anomalies de fonctionnement de l’ordinateur« .

Le terme ‘bug’ vient en fait d’un papillon de nuit (même si certains textes évoquent plutôt un cafard).

Plus précisément, celui qui a causé le dysfonctionnement de l’ordinateur Mark III en 1947 …

Alors que Grace Cooper, une informaticienne américaine, travaillait sur la construction d’un nouvel ordinateur, un papillon de nuit s’est coincé dans la machine, entraînant ainsi un dysfonctionnement (un court-circuit) de l’appareil. C’est à cause de cet événement que le mot ‘bug’ est né dans l’informatique en 1947.

Depuis, cette expression est toujours utilisée lorsque nous parlons d’un problème provoquant une anomalie dans le fonctionnement d’un ordinateur (et/ou d’un logiciel).

> Le spam

Pourquoi ces messages non sollicités s’appellent-ils des spams ? … En fait, la raison est très simple et, elle ne manque pas d’humour …

Historiquement ‘Spam’ (Spiced Pork And Ham) est la marque commerciale d’une transformation agroalimentaire précuite, à base de viande (généralement du porc et du jambon rajouté) et des épices conservées en boîte.

Elle est facile à démouler et à trancher, elle peut être consommée telle quelle froide, réchauffée ou cuisinée. Le produit est mis en boîte par la compagnie américaine Hormel depuis 1937.

D’autre part ‘Spam’ est aussi le titre d’un sketch des Monty Python.

Dans ce sketch (créé en décembre 1970), ils disaient que le spam était “horrible, omniprésent et incontournable” … Ceci nous rappelle bien les e-mails non sollicités …

Dans ce sketch qui dure environ 3 minutes, le mot spam est répété 132 fois …

Historiquement, le premier spam a été envoyé le 3 mai 1978 par Gary Thuerk qui travaillait chez DEC. Il envoya son message à près de la totalité des utilisateurs d’ARPANET (ancêtre d’Internet) qui vivaient sur la côte ouest des États-Unis (environ 600 personnes).

Le but était d’inviter des utilisateurs technophiles à une démonstration de la gamme DEC. Comme il souhaitait éviter d’écrire un message à chaque adresse, il mit tout simplement les 600 adresses directement dans le champ « Destinataire ».

Les réactions furent vives et contrastées, l’administration américaine gérant le réseau condamnant d’office la pratique, la jugeant non conforme aux termes d’utilisation du réseau.

Pour autant les spams continuent à exister aujourd’hui (même si les outils de filtrage automatique ont heureusement fait de grands progrès).

Eh oui … le mot spam (en informatique) trouve son origine dans une marque de conserve de viande ultra-transformée et d’un sketch des Monty Python !

> Que signifie CAPTCHA ?

Nous savons tous que le captcha est un test requis pour accéder à certains services Internet.

Ce test consiste à saisir une courte séquence visible sur une image, afin de différencier les utilisateurs humains d’éventuels robots malveillants. Certains de ces tests peuvent aussi consister à saisir un nombre, à cliquer sur une série d’images ou encore à déplacer un objet ….

Mais que signifie donc le mot CAPTCHA ?

C’est l’acronyme de  » Completely Automated Public Turing Test to tell Computers and Humans Apart  » ; ce qui se traduit par  » Test de Turing entièrement automatique et public pour distinguer les machines des humains  ».

Même si nous continuons à utiliser le CAPTCHA de manière très régulière, ce test de Turing est malheureusement dépassé car l’Intelligence Artificielle sait désormais surmonter les captchas depuis longtemps…

> Webcam et télésurveillance

La question est la suivante : à quelle date la première Webcam a-t-elle été branchée et quel était son usage ?

La réponse est très surprenante : en effet, la première webcam fut branchée au département des sciences informatiques de l’université de Cambridge en 1991 par James Quentin Stafford-Fraser et Paul Jardetzky afin que les membres du département informatique puissent surveiller le niveau d’une cafetière et éviter ainsi de se déplacer pour rien.

De plus, cette webcam fut connectée à Internet en 1993 (et coupée le 22 août 2001).

La Trojan Room coffee pot (cafetière de la salle troyenne) est la première et l’une des plus célèbres utilisations de webcam. Elle a donc filmé, de 1991 à 2001, une cafetière dans une salle appelée Trojan Room, au laboratoire informatique de l’université de Cambridge en Angleterre.

L’usage de la première webcam était donc de télésurveiller le niveau de café dans une cafetière !

> Bluetooth

Vous connaissez sans aucun doute cette norme de télécommunication s’appelant Bluetooth et permettant l’échange sans fil de données à courte distance entre des équipements (téléphone, tablette, PC, haut-parleurs, …). Mais connaissez vous les origines de son logo et de son nom ?

En fait, le nom ‘’Bluetooth’’ est directement inspiré du nom anglicisé du roi viking danois ‘Harald Ier’ dit ‘Harald à la dent bleue’ (en danois Harald Blåtand, en anglais Harald Bluetooth).

Quant au logo Bluetooth, il s’agit de la combinaison des lettres « H » et « B », les initiales du roi Harald Blåtand écrites dans l’écriture runique utilisée par les Vikings. Dans l’alphabet runique → H : Hagall (ᚼ) et B : Bjarkan (ᛒ)

En 1996, Jim Kardach, travaille chez Intel sur le développement d’un système qui allait permettre d’unifier les téléphones avec les ordinateurs par une technologie de communication sans fil. À ce stade les noms proposés ressemblent à Biz-RF, MC-Link ou Low Power RF !

Tous ces noms seront retoqués par le service juridique pour cause de noms trop génériques.

C’est là qu’intervient un homologue danois de Kardach (travaillant chez Ericsson) qui lui parle de « Harald aux dents bleues », le roi qui a unifié le Danemark et la Norvège entre 958 et 987.

L’implication est, que de la même façon que le roi Harald a unifié son pays et rassemblé le Danemark et la Norvège, Bluetooth relie les télécommunications et les ordinateurs et « unifie » les appareils électroniques entre eux.

Eh oui… Pour trouver les origines du nom de la technologie Bluetooth et de son logo, il est nécessaire de remonter aux vikings !

> La première page Web

Surprise ! La toute première page Web est toujours en ligne.

En 1991, Tim Berners-Lee travaillait au développement du World Wide Web et a créé la première page Web.

Cette page est toujours en service à l’adresse info.cern.ch .

Il n’y a pas de graphiques ni d’arrière-plan, juste du texte et des liens sur la façon d’utiliser l’internet !

NB : Tim Berners-Lee, né en 1955, chercheur britannique, a inventé le Web au CERN (Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire) en 1989.

À l’origine, le projet, baptisé « World Wide Web », a été conçu et développé pour que des scientifiques travaillant dans des universités et instituts du monde entier puissent s’échanger des informations instantanément.

> Le clavier d’ordinateur

Il faut savoir que le clavier est fait pour … nous ralentir !!!

Qu’il s’agisse d’un clavier ‘AZERTY’ (francophone) ou d’un clavier ‘QWERTY’ (anglophone), l’ergonomie du clavier est conçue pour nous empêcher de taper trop vite. Ceci peut paraitre très étonnant mais il y a une ‘logique’ à cela.

En effet la disposition des touches sur un clavier d’ordinateur reprend tout simplement la disposition des touches qui se trouvaient sur nos anciennes machines à écrire.

Historiquement, les machines à écrire comportaient des marteaux en fer permettant chacun d’écrire une lettre (en minuscule ou en majuscule). Les marteaux venaient taper un ruban encreur derrière lequel était positionnée une feuille de papier.

Afin d’éviter que les marteaux viennent se croiser et se bloquer, il fallait donc que le marteau précédent (avec sa lettre) ait le temps de redescendre avant que le marteau suivant (avec sa lettre) aille taper le ruban encreur.

La méthode trouvée à l’époque consistait en une disposition de lettres dans laquelle, de manière statistique, 2 lettres consécutives dans un texte courant n’étaient pas adjacentes sur le clavier demandant ainsi un temps supplémentaire à l’utilisateur pour déplacer sont doigt sur la touche à utiliser.

Nous avons gardé exactement la même disposition de lettres sur nos claviers d’ordinateur, pénalisant ainsi la vitesse de frappe !

> Le code-barres

Tel que nous le savons, un code-barres (ou code à barres), est la représentation d’une donnée numérique ou alphanumérique sous forme d’un symbole constitué de barres et d’espaces dont l’épaisseur varie en fonction de la symbologie utilisée et des données ainsi codées.

Mais d’où vient cette technologie ?

Le brevet initial date du 7 octobre 1952. Il a été déposé par deux étudiants américains, Norman Joseph Woodland et Bernard Silver, qui cherchaient une méthode pour automatiser l’enregistrement des produits des fabricants.

L’utilisation courante n’interviendra cependant qu’à partir de 1973, à la suite de l’invention du code UPC (Universal Product Code, CUP en français) par George Laurer. C’est à lui qu’on doit l’ajout de chiffres sous les barres verticales pour identifier le produit.

La première utilisation de codes-barres a été l’étiquetage des wagons de train, mais cette utilisation s’est soldée par un échec commercial.

Par contre, le premier produit doté d’un code-barres scanné à une caisse a été un paquet de chewing-gum de la société Wrigley, le 26 juin 1974 dans la ville de Troy (Ohio).

Il a donc fallu attendre 22 ans après son dépôt de brevet pour que cette technologie s’impose sur tous les produits vendus en grandes surfaces !